Codex D (05)
dit Codex Bezæ Cantabrigiensis

Extrait du Plan scénographique de la ville de Lyon, c.1544-1553. 
L'Oncial catalogué sous les sigles D et  (05) est un manuscrit sur parchemin (velin) remontant à la fin du IVe siècle. Ses 510 feuillets comportent le texte grec des quatre Évangiles et des Actes des Apôtres sur la page de gauche avec une retranscription latine sur celle de droite. Les Évangiles sont présentés dans la succession Matthieu, Jean, Luc, et Marc. Un extrait de la fin de la troisième Lettre de Jean se retrouve entre  Marc et le Livre des Actes qui achevait l'ouvrage gardé en deux volumes. Les écrits intermédiaires ont disparu laissant une lacune que seules les hypothèses savent combler.

Ce manuscrit compté parmi les grands onciaux a reçu le titre Codex Bezæ le nom du savant calviniste Theodorus Beza qui assura sa préservation à Lyon en 1562, quand les factions protestantes s'emparèrent de la ville. Il le fit soustraire aux flammes et aux destructions du couvent St Irénée (ex S.Irenaei caenobio) où il était conservé pour l'adresser en 1581, mutilé d'une partie de ses pages, à l'Académie de Cambridge qui en a assuré la sauvegarde depuis lors. De là, sa seconde apellation Cantabrigiensis. La lettre d'accompagnement de Theodorus Beza à l'Académie mettait en garde contre un texte qui lui paraissait avoir été retouché par les “anciens hérétiques”, une prévention qui ne cesse de se perpétuer. Il est présenté très hypothétiquement comme provenant d'un scriptorium de Beyrouth alors que l'ensemble des éléments en présence indiquent l'origine Lyonnaise.


L'analyse des encres utilisées sur plusieurs pages prouve qu'il avait été restauré au IXe siècle à Lyon dans le scriptorium du diacre Florus, tandis que l'étude calligraphique de ses onciales l'a fait remonter à la fin du IVe siècle. 

Il avait été conservé jusqu'au XVIe siècle dans le couvent Saint Irénée de Lyon et s'avère être la copie fidèle d'un manuscrit bien plus ancien, puisque nombre de ses particularités se retrouvent dans les citations d'IRÉNÉE de LYON qui, originaire de Smyrne, avait pu apporter avec lui l'original sur papyrus durant la seconde moitié du Second siècle.

C'est donc très probablement à Lyon où les scriptoriums étaient florissants qu'il avait été confectionné.

Qu'il fit partie du patrimoine lyonnais pendant 12 siècles demeure ignoré, tout comme son existence en tant que témoin d'un texte ancien, bien antérieur à celui qui sert à l'édition des bibles. Bien que constituant la source des sources, les éditions des Sources Chrétiennes basées à Lyon continuent, paradoxalement, à l'ignorer. Le Musée de l'Antiquaille qui a voulu rendre hommage aux premiers chrétiens persécutés n'a donné aucun écho aux manuscrits lyonnais de l'Antiquité.

Avec le textes grec  D(05) et latin d, le lecteur trouvera la traduction en français et en anglais de l'original grec, le texte grec courant (NA28), ainsi que les citations grecques et latines d'Irénée de Lyon extraites de son Adversus Haereses.
Des notes de commentaire en français accompagnent les différences entre les deux rédactions grecques.

Le texte grec D(05) comporte des mots en couleurs qui, par un click, renvoient à leur analyse grammaticale :

Le rouge répond à des termes propres qui ne se trouvent pas dans le texte courant (NA28).
L'orangé signale une différence dans la conjuguaison, la déclinaison ou bien la phonétique.
Les mots soulignés se présentent sous un ordre différent dans le texte courant.
Les crochets [.] marquent l'emplacement de termes du texte courant absents de D(05).

L'Évangile de Jean est le premier à être mis en place. Le texte des autres Évangiles est consultable à l'ancienne adresse: http://oncial.d.free.fr/index.html